
Première blague journalière: elle s’achète de quoi manger avant son périple et tombe nez à nez avec ce magazine surplombant l’étalage d’une petite librairie – épicerie de village. La vie lui offre de quoi rire, courage et amuse toi, joue même à la sorcière si tu veux!

Elle entre, elle ne veux pas, mais elle se doit. Souris, inspire, souffle doucement et émerveille toi! Efforce toi! Puisqu’il est temps de laisser partir. Puisqu’il est tant de marquer la fin, compère indissociable du renouveau. Ce cher canyon drômois, son terrain de jeu, devenu symbole de leur union « au delà du terrestre ».

Marche pensive, grave. Mort à l’âme. Tantôt élan d’amour, tantôt pensées de colère, d’injustice, de culpabilité, d’incompréhension, de doutes. Tremblotante. Elle ne veut pas! Souris, inspire, souffle doucement et émerveille toi! Efforce toi!

Seconde blague journalière: le printemps est là, sa saison. La vie reprend. Très bien, elle constate!

Elle grimpe jusqu’à la trace qu’il reste d’eux. Les yeux brouillés de larmes, elle manque de tomber et peste contre elle-même, contre le sort. Souris, inspire, souffle doucement et émerveille toi! Efforce toi!
Troisième blague journalière: à ce moment précis, un busard la survole, proche. Son cri strident la fait sursauter et la pousse hors de ce tourbillon de pensées, comme un souffle de vie venu d’ailleurs. Réveille toi, bouge toi!

Elle s’enfonce jusqu’au « lieu temple ». Arrivée. Dernière blague journalière: quelques prénoms font traces sur une des parois sablonneuses. « Nath 2019 » la frappe d’un gros coup derrière la nuque. Colère! Non, pas cette femme, pas ici! Elle, elle n’est que tentation et futilité, elle n’a pas sa place ici! Merde, merde et remerde! C’est du harcèlement! Oui, non, peut être. Regarde les choses telles qu’elles sont en cet instant! Tu n’appartiens à rien, ni à personne. Ta vie ne doit dépendre de rien, ni de personne. Souris, inspire, souffle doucement et émerveille toi! Efforce toi!
Tournée vers elle-même, la larme à l’œil, le bide béant, la tête pleine, la poitrine comprimée et le cœur serré, elle parvient à se défaire de sa propre folie au moins pour un instant et opte pour la naïveté, le sourire, la légèreté et la douceur: une plume de hibou, un cœur. Souris, inspire, souffle doucement et émerveille toi! Efforce toi!
Puisque le hibou grand duc a choisi de lui transmettre sa force ici, puisqu’elle constate l’arrivée du printemps ici, puisque ce busard lui a offert son élan vital ici.
Et puisque l’Amour est là, quoiqu’il arrive. Amour qu’elle se jure d’associer dorénavant uniquement à la douceur!
La vie ne serait-elle qu’un enchaînement de blagues?